Interview / Marine Alliance: "Das Wachstumsziel bleibt europäisch"

Jérémy Tedguy und Jean-Paul Roche, Leiter von Alliance Marine

Jean-Paul Roche und Jérémy Tedguy, Präsident und Generaldirektor für Finanzen und Akquisition der Alliance Marine Group, sprechen mit BoatIndustrry über ihr jüngstes Wachstum und die strategischen Ziele des führenden französischen Herstellers von Ausrüstungen für Sportboote.

Le groupe Alliance Marine, à travers ses nombreuses entités, de Plastimo à VDM-Reya en passant par Accastillage Diffusion, la SEIMI, ou la marque récemment acquise Jobe, est un leader français et européen de la distribution et de la fabrication de matériel et équipements pour les bateaux professionnels et de plaisance. Alors qu'il prépare les futures évolutions de son organisation, Jean-Paul Roche, président de la société et Jérémy Tedguy, directeur général finances et acquisition, ont répondu à deux voix aux questions de BoatIndustry.

Alliance Marine a signé de nombreux rachats ces derniers mois. Quel est le périmètre de croissance pour le groupe ?

J-P Roche : Lorsque nous avons pris la décision à l'automne 2016 de devenir européens, le défi était très important. On estimait que notre offre globale en France couvrait tout le scope nécessaire. Aujourd'hui, en 2022, le défi est relevé. 50 % de l'activité d'Alliance Marine se fait en France et 50 % dans le reste de l'Europe. Nous sommes présents dans toute l'Europe, en Scandinavie, en Allemagne, en Espagne, en Italie et avec 4 entités au Royaume-Uni, où le groupe réalise 50 M€ de chiffre d'affaires. Notre second marché, tandis que le chiffre d'affaires global est de 300 M€.

Nous sommes ouverts à des opportunités ailleurs, mais l'objectif aujourd'hui reste européen, bien que nous ayons un site aux Etats-Unis, avec Revere dans la sécurité, repris avec Typhoon.

Un groupe implanté en Europe
Un groupe implanté en Europe

Quels sont les équilibres stratégiques entre 1ère monte et 2nde monte, entre plaisance et marine professionnelle ?

J-P Roche : Depuis sa création en 1999, il a toujours été important de conserver à la fois la plaisance et la marine professionnelle. Le ratio est resté le même d'environ 70 % de plaisance et 30 % de professionnel. C'est également vrai à l'intérieur de chaque pays et lorsque l'on achète une entreprise d'un secteur, vous pouvez constater que l'on complète généralement rapidement dans l'autre. Cela permet de mieux représenter les fournisseurs sur tous les marchés. Il y a l'avantage qui parle aux financiers de limiter la saisonnalité, mais aussi un avantage technique. L'exigence de la marine professionnelle nous oblige à sans cesse mettre à jour nos connaissances techniques. Cela se voit dans nos recrutements dont les niveaux techniques augmentent régulièrement.

J Tedguy : Alliance Marine a toujours été très exposé aftermarket, plus que première monte. L'OEM est intéressant pour son niveau d'exigence, mais en cas de crise, le rebond est très fort. Le ratio est d'environ 85 % d'aftermarket pour 15 % de 1ère monte.

J-P Roche : Le marché du retail est très différent selon les pays. Il n'y a presque plus de ship en Allemagne. Ils sont petits et nombreux en Italie, et au Royaume-Uni, il y a quelques petits groupes. Ce qui pourrait être intéressant pour implanter Accastillage Diffusion par des acquisitions.

Jobe, nouvelle marque propriétaire d'Alliance Marine
Jobe, nouvelle marque propriétaire d'Alliance Marine

Qu'en est-il de la fabrication par rapport à la distribution ?

J Tedguy : Notre activité est avant tout la distribution, qui compte pour 75 %. Mais on s'est aperçu que notre offre de produits propriétaires était peu visible. D'où notre volonté de faire un seul catalogue pour la promotion à l'export. A part dans la Safety, nous avons peu de marques leaders. Cela permet d'être un complément et pas un concurrent des marques leaders que nous distribuons. On va ainsi organiser et structurer cette offre.

Mais on a également des marques fortes comme Plastimo. Jobe, que l'on vient d'acquérir également. La marque a explosé en 4 à 5 ans, emploie 70 personnes avec une moyenne d'âge de 24 ans. On est sur du "premium Family".

Plastimo est une marque forte d'Alliance Marine
Plastimo est une marque forte d'Alliance Marine

Comment voyez-vous l'évolution du secteur à 5 ans ?

J Tedguy : Il y a une tendance lourde dans la transition digitale. L'intelligence artificielle fait évoluer les habitudes. Nous investissons 10 M€ par an sur les 3 prochaines années, avec 13 recrutements. Avec la capacité d'acheter facilement pour le plaisancier et la multiplicité des points de contact, il faut avoir des données structurées et organisées. Nous avons investi dans un ERP commun, Microsoft Dynamics, pour le groupe, qui nous suivra et nous accompagnera pour 10 15 ans. Il est aussi important d'avoir les compétences techniques en interne pour entraîner les opérateurs dans les différents domaines.

On note aussi une forte consolidation des acteurs en amont et en aval. En amont, avec des groupes comme Navico Group, Lippert, Partick Industries ou Dometic. Ils innovent dans les produits et sont souvent très 1ère monte, avec la marine qui ne représente que 10 à 15 % de leur activité. Des accords comme celui que nous avons signé avec Navico Group sont des changements qui pourraient s'accélérer, grâce à notre côté européen.

Du côté des clients comme le groupe RCM, Cabesto, Monaco Marine ou le groupe Grand Large Yachting, n'ont plus les mêmes exigences. Nos atouts sont le stock et la technicité et des services à forte valeur ajoutée. On va continuer à voir de la pression des 2 côtés du marché.

La logistique comme point fort
La logistique comme point fort

Comment appréhende-t-on les approvisionnements et les évolutions sur le transport et l'environnement ?

J-P Roche : Force est de reconnaître que la majorité des produits de la plaisance viennent d'Asie. Néanmoins, dans la sécurité, 80 % de l'activité d'Alliance Marine est produite en Europe.

La sensibilité aux problématiques RSE (Responsabilité Sociale et Environnementale) est très forte. Que l'on ait une réunion avec des actionnaires, avec le marketing ou les opérationnels, on sait que l'on va évoquer la RSE. Toute la chaîne jusqu'au client final s'y intéresse.

En 2023, nous lançons un calcul du bilan CO2 des entreprises du groupe, Niveau 1 pour fixer des objectifs. Pour améliorer, il faut mesurer.

En parallèle, un groupe de travail non hiérarchique va faire des propositions dans chaque entreprise, sous le pilotage direct du président. Le but est de multiplier les petites solutions et les partager à toute l'organisation.

Nous mettons aussi en place une charte d'achat responsable en 2023 pour nos fournisseurs.

Plastimo travaille aussi sur l'écoconception. On va lancer des sacs à partir de nos radeaux usagés. Il est plus facile de maîtriser le cycle de vie comme fabricant.

Weitere Artikel zum Thema