Thierry Plagué, le dirigeant de Guardtex, installé à Sarzeau avec 12 salariés, le rappelle à l'envi : "Toutes les Transats ont été remportées depuis 2014 par des bateaux équipés de nos lazy bags." Cette vitrine du savoir-faire de Guardtex, qui a très tôt pris le virage de la digitalisation, porte en partie la notoriété de la PME : "Historiquement, le nautisme est notre cœur de métier avec la marque SNA, en particulier sur le segment des boat-covers, où nous travaillons avec des fabricants et des concessionnaires. Nous exportons beaucoup en Suisse, aux États-Unis. Mais nous sommes aussi très actif dans la course au large et pour l'industrie."

"Il faut devenir la référence, sinon on n'existe pas"
De fil en aiguille, l'équipe de Thierry Plagué a innové sur de nouveaux produits. La société a créé et fait breveter des tissus lumineux pour le nautisme sous l'appellation Kanvaslight. Très novateur et précurseur, le produit intéresse le marché américain, que le Breton connaît déjà pour y avoir mis un pied à l'export. Depuis 2020, le parti-pris est donc d'y mettre les deux : Guardtex y a en effet créé une filiale, basée en Floride et dénommée Guardtex Inc.


Depuis Tampa, le bureau d'études assure et commercialise la conception de nappes de tissus éclairantes pour des intégrateurs américains, notamment Bering. Thierry Plagué détaille : "Nous réalisons des carènages, des toiles outdoor qui vont sur tous les bateaux. L'enjeu aux États-Unis, qui est un marché très réceptif mais très standardisé, c'est de devenir la référence. Sinon, on n'existe pas." Or, signe très encourageant, les commandes affluent. Thierry Plagué soigne chaque étape de ce lancement auprès de ses clients : "Nous sommes dans le money-time pour 2024."

Désaisonnaliser l'activité
Pour renforcer sa politique de désaisonnalisation de l'activité, Guardtex se diversifie aussi dans l'industrie, notamment l'aéronautique. Exemple type : la conception de pièces textiles de recouvrement des angles saillants dans les avions. Les débouchés touchent aussi la pharmaceutique, le médical, avec d'autres applications plus miniaturisées. Pour le dirigeant, qui œuvre avec son épouse Laurence Plagué au développement de la société, cette diversification offre de nouvelles potentialités et nourrit le bureau de conception de la maison mère à Sarzeau, qui étoffe progressivement ses effectifs.